La Roulotte Mécanique

Un pianiste et une danseuse de corde évoluent en écho. Quelques notes s’égrènent, une à une, piquées, et déjà, le décor est planté : des amas de cordes disposés, un fil d’horizon tiré, rouge, et pas à pas une silhouette insolite s’invite. . . Kâla. D’abord tête de bobine, qui rêve de s’élever. La corde est haute, lointain l’horizon, Kâla reste en suspension. Quelques notes s’égrènent, une à une respirées. Peu à peu s’alléger, défaire les nœuds, libérer la tête et le visage, sur la corde molle, maintenant à portée, saisir l’équilibre au passage. Savourer l’illusion, entre deux souffles, Kâla danse son bonheur en élévation. Kâla c’est le temps qui se dessine, l’instable qui déroule sa bobine, un pied tremblant qui résiste sur le fil, la poésie de nos corps fragiles. Kâla parfois vacille. Mais Kâla bouge, Kâla est rouge. Rouge d’y croire, de s’accrocher, de tomber, se relever. Rouge sauvage, d’espoir ardent, de liberté.